CYCLE CINÉMA HONGROIS


mardi 24 > jeudi 26 avril 2012

Université de Liège, Salle Gothot
en collaboration avec l’Association des Hongrois de Liège




PROGRAMME COMPLET

Ouverture
Mardi 24 avril, 19h30
Ciné-rencontre + drink

Le Cheval de Turin (A Torinói ló)
de Béla Tarr et Ágnes Hranitzky (2011, Hongrie/France/ Allemagne/Suisse/États-Unis, 146 min.)

4 prix et 6 nominations, dont Ours d’Argent et Prix FIPRESCI au 61e Festival International du Film de Berlin (2011)

Première nationale belge, en présence de Yann-Eryl Mer, assistant réalisateur

Œuvre ultime de la carrière de Béla Tarr, Le Cheval de Turin poursuit la voie du radicalisme empruntée par le cinéaste depuis ses premiers essais. Atteignant une sorte de point zéro de la narration, fait de longs plans-séquences, ce film contemplatif en noir et blanc s’inspire librement d’un épisode ayant marqué la fin de l’existence de Friedrich Nietzsche. Profondément peiné par la vision d’un cheval de fiacre épuisé et brutalisé par son cocher, le philosophe se serait jeté en pleurant au cou de l’animal, avant de perdre connaissance. À la suite de cet événement, qui constitue le prologue du film, Nietzsche n’écrivit plus et sombra dans la folie et le mutisme. L’isolement du personnage, le dénuement des paysages et la pauvreté des actions traduisent avec une incomparable violence le sentiment d’un vide existentiel, la pesanteur d’une atmosphère lorgnant du côté d’un anéantissement du monde. Un chef d’œuvre incontestable, qui marquera pour longtemps le cinéma européen.

Mercredi 25 avril, 19h30

Taxidermia
de György Pálfi (2006, Hongrie/Autriche/France, 91 min.)

8 prix et 2 nominations, Sélection officielle Festival de Cannes 2006 (Un Certain Regard)

Trois histoires. Trois générations. Le grand-père, le père et le fils. Le premier est officier, le second concourt dans des tournois de bouffe et le dernier est maître dans l’art de la taxidermie. L’un court après le sexe, l’autre après le succès et le troisième après l’immortalité… À travers ces trois récits, qui dévoilent en même temps trois époques ayant marqué l’histoire de la Hongrie, György Pálfi livre avec Taxidermia une fable cynique, drôle et décalée sur la nature humaine et la part d’animalité chez l’homme. Le réalisateur n’hésite pas à repousser les tabous, jouant dans un registre nettement plus gore que dans son précédent film, Hukkle (2002), et compose une œuvre d’une grande inventivité formelle et stylistique, en tout point réjouissante. Un bijou à ne pas laisser à la portée des yeux les plus sensibles. 



Clôture
Jeudi 26 avril, 19h30
Projection en VO sous-titrée anglais

Johanna
de Kornél Mundruczó (2005, Hongrie, 86 min.)

6 prix et 1 nomination, Sélection officielle Festival de Cannes 2005 (Un Certain Regard)

Une adaptation libre et controversée de la Passion de Jeanne d’Arc, sous forme d’un drame musical et chanté. Déclarée cliniquement morte suite à un accident de la route, Johanna, jeune fille paumée et toxicomane, se réveille finalement d’un profond coma. Miraculée et n’ayant nulle part où aller, elle ère dans les couloirs de l’hôpital et se prend à soigner les patients en leur offrant son corps. Mi-ange mi-démon, objet de fascination médicale, Johanna entrera en conflit avec la direction de l’hôpital tandis que les patients prendront sa défense… Dans une attitude délibérément provocatrice, Mundruczó revisite l’histoire de Jeanne d’Arc pour faire de la Pucelle d’Orléans une Sainte-Catin au service des souffrants. Une œuvre déconcertante qui a divisé le public et la critique à sa sortie et dont la tournure stylistique n’est pas sans évoquer quelques longs métrages de Lars Von Trier (Dancer in the Dark, Breaking the waves). Si certains ont reproché au réalisateur de jouer la carte (facile) de la provocation, ce film insolite offre néanmoins une mise en scène et des compositions visuelles pour le moins étonnantes.

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