Jeudi 6 décembre, 19h30

PLAISIR DÉSIR & VICTOR CORDIER
Deux films de Mara Pigeon

En présence de la réalisatrice


Plaisir Désir
1984, Belgique, 44 min.

Un film sur et avec la participation de deux adolescents de "bonne famille". Mara Pigeon les a rencontrés dans des ateliers d'initiation au cinéma quand ils étaient enfants, et s'interroge ensuite avec eux sur la perte de spontanéité et de créativité à l'adolescence.
Elle leur a demandé de filmer, de produire des sons, et bien sûr, de parler de leurs plaisirs et de leurs désirs.
Elle utilise des trucages vidéos naissants pour insérer leurs images et sons dans une mise en scène de leur quotidien.



Victor Cordier
1981, Belgique, 22 min.

Mara Pigeon a été animatrice au club Antonin Artaud, un centre pour adultes en souffrance, où elle a rencontré Victor Cordier, un homme marginal  en tentative de réinsertion sociale. Cet homme la suit partout, et elle décide alors de faire un film sur lui, pour inverser ce rapport qu'il y a entre eux. Elle le filme pendant deux ans, en décrivant sa vie, ses habitudes, et montre ses peintures. Mais le film est aussi et surtout l'histoire de cette relation touchante entre la réalisatrice et cet homme.



Ces films seront projetés au ciné-club de L'université de Liège, en présence de la réalisatrice. La projection est organisée dans le cadre du cours de "Cinéma de non-fiction en Belgique" dispensé par Marc-Emmanuel Mélon.

Lundi 3 décembre, 20h00

ESTHER FOREVER
Un film de Richard Olivier
2007, Belgique, 89 min.

En présence du réalisateur


- Prix du meilleur film documentaire de la Communauté française (H. Stock) 2007
- Prix du meilleur documentaire au Festival International du Film (Bruxelles) 2007

Esther est une septuagénaire incassable et inclassable : indépendante mais ayant longtemps vécu sous la coupe de sa mère, jamais mariée mais souvent amoureuse, parfois dépressive mais furieusement ancrée dans la vie, misanthrope plus attachée à ses animaux (qu'elle fait empailler) qu'au genre humain mais qui raconte sa vie, exprime ses opinions et confie ses regrets et ses espoirs avec une gouaille franco-flamande irrésistible.  Durant sept ans, Richard Olivier a filmé cette vieille dame indigne, tour à tour complice et récalcitrante, pour en faire un portrait lucide et respectueux, celui d'une véritable héroïne de la condition humaine.


Organisé dans le cadre du cours de Cinéma de non-fiction en Belgioque et encadré par le Ciné-club Nickelodéon de l'Université de Liège, cet évènement fait partie d'un cycle de projections consacrées à différents réalisateurs belges.


Jeudi 29 novembre, 19h30

SAFETY LAST ! (MONTE LÀ-DESSUS !)
un film de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor
1923, États-Unis, muet, 70 min.

Accompagné au piano par Johan Dupont






L'histoire de Safety Last, comme bien d'autres d'Harold Lloyd, pourrait se résumer à celle d'une ascension, dans tous les sens du terme. Pour impressionner sa bien-aimée, un jeune homme venu d'une petite ville de province tente de se faire une place en ville. Employé d'un grand magasin, il imagine un coup publicitaire qui consiste à faire monter son ami acrobate à un building. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu et le jeune homme doit se résigner à grimper lui-même l'immense immeuble.



Film burlesque dont le titre laisse souvent perplexe, Safety Last est pourtant construit autour d'une des scènes les plus célèbres du cinéma des années ’20 : Harold Lloyd, suspendu aux aiguilles d'une horloge, à plus de vingt mètres audessus du sol. Cette séquence, comme de nombreuses autres du film, illustre à la perfection la sensation de vertige parcourant l'ensemble de l'œuvre. Et c'est précisément ce qui marque encore tout son intérêt aujourd'hui, outre l'humour burlesque cher aux cinéphiles : bien que le spectateur moderne soit habitué aux incrustations, aux trompe-l'œil, aux trucages, à la 3D et autres images de synthèse plus spectaculaires les unes que les autres, Safety Last est empreint d'une réalité déconcertante, tant au niveau des personnages que des situations filmées, qui effrayait d'ailleurs bon nombre de spectateurs de l'époque.

Lundi 19 novembre, 19h30

"SÉANCE BORIS VAN DER AVOORT"
Seront projetés 3 courts-métrages de Boris Van der Avoort :  "J'espère que vous allez bien", "Lens" et un extrait de "40 portraits"
En présence du réalisateur.

Boris Van der Avoort né en 1967, est diplômé dans un premier temps à l'école Supérieurs des arts visuels de La Cambre, et dans un second temps à l'I.N.S.A.S. en montage.
Ses oeuvres cinématographiques sont pensées de manières très éclectiques. Les films projetés ce 19 novembre en sont de parfaits témoins.
Alors que "Lens" est un film musical, "J'espère que vous allez bien" est, quant à lui, réalisé à partir d'archives familiales, et "40 portraits" est, ni plus, ni moins, une installation conçue pour trois écrans !

Cette projection se fait dans le cadre du cours de cinéma de non-fiction en Belgique et amorce un cycle sur des réalisateurs belges organisé par les étudiants en Master en arts du spectacle à l'ULg. Ce projet est soutenu par le Nickelodéon.


Lundi 26 novembre, 19h30

"UNE LECON DE TOLERANCE"
Un documentaire de Roger Beeckmans
2003, Belgique, 54 min.
Projection et rencontre avec le réalisateur

Située à Schaerbeek, commune Bruxelloise à forte population allogène, l'école n°1 est une école dite à discrimination positive. Elle accueille des enfants de 23 nationalités différentes parmi lesquels les écoliers belges se comptent sur les doigts de la main.

Roger Beeckmans est allé à la rencontre de cette institution dont l'étiquette injurieuse "d'école poubelle" colle à la peau. 
De la rentrée en septembre 2001 à la remise des prix en juin 2002, le réalisateur a suivi les différents évènements de l'année scolaire.

Organisé dans le cadre du cours de Cinéma de non-fiction en Belgique et encadré par le Ciné -Club Nickelodéon de l'Université de Liège, cet évènement fait partie d'un cycle de projections consacrées à différents réalisateurs belges.



Jeudi 22 novembre, 19h30

LA MUSIQUE LA PLUS TRISTE DU MONDE 
un film de Guy Maddin
2003, Canada, 100 min.

1933. Winnipeg, au Canada, vient d'être élue "ville la plus triste du monde". Au cœur de la Grande Dépression, Lady Port-Huntly, baronne locale de la bière profitant de la prohibition pour vendre son alcool aux Américains, décide de tourner la situation à son avantage et de s'enrichir en organisant le concours de la musique la plus triste du monde. Les 25.000 dollars à la clé font tourner toutes les têtes et, malgré la neige 

et le froid, des candidats du monde entier affluent vers la ville. Parmi eux, Chester Kent, producteur de Broadway ruiné, de retour dans sa ville natale accompagné de sa belle Narcissa, vient représenter les États-Unis. Malheureusement, les retrouvailles de la famille Kent sont houleuses et le concours organisé par Lady Port-Huntly deviendra, pour le père et ses deux fils, bien au-delà de la musique, la plus belle occasion de s'affronter afin de régler de vieux secrets de famille.

Pour la première fois, Guy Maddin, souvent qualifié de cinéaste "intemporel", a bénéficié d'un budget important pour la réalisation de son long métrage, marquant ainsi un tournant et une évolution dans sa carrière. Pourtant, bien que La musique la plus triste du monde soit considéré comme moins artisanal et – d’une certaine façon – plus accessible au public, il n'en reste pas moins un film inclassable. S'appropriant véritablement l'histoire, le cinéaste y projette ses obsessions pour livrer une œuvre cauchemardesque. En alternant images fantomatiques en noir et blanc et d'autres aux teintes saturées, le film mélange un rythme haletant à une ambiance presque mortifère pour donner un résultat proche d'une comédie musicale désordonnée où se côtoient cul-de-jatte, amnésique, hockeyeurs, joueurs de cornemuse et bien d'autres. Avec un humour plus que grinçant, Guy Maddin dresse, avec La musique la plus triste du monde, le portrait d’individus réduits chacun à une pulsion unique : celle d’être proclamés, à tout prix, l'être le plus triste du monde.

Jeudi 15 novembre, 19h30

FOUND FOOTAGE
sélection de courts métrages 
Jean-Baptiste Lenglet, Yves-Marie Mahé, Osbert Parker, Jean-Gabriel Périot, 

Nicolas Provost, Rick Romanowski, Volker Schreiner, Ichiro Sueoka




Attention, les yeux ! Au programme de la séance : des films de found footage que nous avons voulus aussi récents que possible (il nous a semblé intéressant de faire l’impasse sur les courts métrages reconnus des années 1990 pour nous intéresser à ce qui a pu se faire durant la dernière décennie). Dans sa traduction littérale, ce terme anglophone signifie « pellicule trouvée ». Il désigne une pratique protéiforme qui consiste à partir de matériaux filmiques existants pour se les réapproprier et en faire tout autre chose. Relevant à la fois du jeu et de l’expérimentation, le geste est tantôt critique, tantôt purement ludique ou poétique.

Les approches sont multiples. Il peut s’agir, par exemple, de réaliser – dans la filiation du travail de Matthias Müller et Christoph Girardet – une compilation d’extraits de films structurée autour d’un même motif (la figure du baiser de cinéma dans Gravity, les lettres, notes et autres petits mots qu’on s’écrit dans From Afar) ou de travailler un plan ou une séquence de film dans l’optique de traduire sur le plan visuel le référent qui y est mis en scène. Dans Under twilight, les tremblotements de la pellicule et les surimpressions expriment la violence de bombardements aériens, tandis que la répétition délirante du mouvement et l’altération graduelle de l’image dans l’hypnotisant Mère Jeanne des Anges se veut une interprétation formelle de l’expérience convulsive de la possession.

À travers sa série de films intitulée Re-interpretation for the private films (dont fait partie Berlin im winter), Ichiro Sueoka se réapproprie plusieurs petits films domestiques amateurs (home movies) pour composer des films-archives. Son but est la sauvegarde de ces courts métrages qui sont autant de témoignages d’une époque. Comprenant leur caractère historique et temporel, il leur offre une seconde chance de survivre au temps qui passe.

D’autres utilisent le found footage pour énoncer une critique à l’égard de la société, récupérant quelques plans pour effectuer un travail de montage subversif (Bienvenue ! Va crever !, en traitant de la question de la violence médiatique, évoque la société gangrenée par l'argent, la pornographie, la violence, tandis que The American Dream dénonce de façon cinglante l’hypocrisie du gouvernement américain à l’égard de la bonne conduite qu’il s’évertue à inculquer aux citoyens). D’autres encore revisitent l’une ou l’autre séquence de film pour une expérimentation purement visuelle, poétique (Papillon d’amour) ou ludique (Touche-moi pas).

Enfin, certains cinéastes s’inspirent de la démarche propre au cinéma de found footage – celle du recyclage d’images – pour s’essayer à un exercice singulièrement différent. Nijuman no borei (200.000 fantômes), par exemple, retrace, à travers une compilation de photographies, l’évolution de la ville d’Hiroshima depuis 1914 jusqu’à 2006. Quant à Osbert Parker, ses animations de morceaux de pellicule découpés rendent hommage aux classiques hollywoodiens d’une étonnante manière (Yours truly).

PROGRAMME (sous réserve) :
PAPILLON D’AMOUR, de Nicolas Provost (2003, Bel, 4’) – GRAVITY, de Nicolas Provost (2007, Bel, 6’) – NIJUMAN NO BOREI (200.000 FANTÔMES), de Jean-Gabriel Périot (2007, Fr, 11’) – UNDER TWILIGHT, de Jean-Gabriel Périot (2006, Fr, 5’) – TOUCHE-MOI PAS, de Yves-Marie Mahé (2011, Fr, 2’) – BIENVENUE ! VA CREVER !, de Yves-Marie Mahé (2001, Fr, 4’) – MÈRE JEANNE DES ANGES, de Jean-Baptiste Lenglet (2008, Fr, 8’) – TEACHING THE ALPHABET, de Volker Schreiner (2007, All, 4’) – FROM AFAR, de Volker Schreiner (2007, All, 5’) – BERLIN IM WINTER, de Ichiro Sueoka (2003, Jap, 7’) – THE AMERICAN DREAM, de Rick Romanowski (2010, E-U, 6’) – YOURS TRULY, de Osbert Parker (2006, G-B, 8’).
Durée totale : 70’