Jeudi 15 novembre, 19h30

FOUND FOOTAGE
sélection de courts métrages 
Jean-Baptiste Lenglet, Yves-Marie Mahé, Osbert Parker, Jean-Gabriel Périot, 

Nicolas Provost, Rick Romanowski, Volker Schreiner, Ichiro Sueoka




Attention, les yeux ! Au programme de la séance : des films de found footage que nous avons voulus aussi récents que possible (il nous a semblé intéressant de faire l’impasse sur les courts métrages reconnus des années 1990 pour nous intéresser à ce qui a pu se faire durant la dernière décennie). Dans sa traduction littérale, ce terme anglophone signifie « pellicule trouvée ». Il désigne une pratique protéiforme qui consiste à partir de matériaux filmiques existants pour se les réapproprier et en faire tout autre chose. Relevant à la fois du jeu et de l’expérimentation, le geste est tantôt critique, tantôt purement ludique ou poétique.

Les approches sont multiples. Il peut s’agir, par exemple, de réaliser – dans la filiation du travail de Matthias Müller et Christoph Girardet – une compilation d’extraits de films structurée autour d’un même motif (la figure du baiser de cinéma dans Gravity, les lettres, notes et autres petits mots qu’on s’écrit dans From Afar) ou de travailler un plan ou une séquence de film dans l’optique de traduire sur le plan visuel le référent qui y est mis en scène. Dans Under twilight, les tremblotements de la pellicule et les surimpressions expriment la violence de bombardements aériens, tandis que la répétition délirante du mouvement et l’altération graduelle de l’image dans l’hypnotisant Mère Jeanne des Anges se veut une interprétation formelle de l’expérience convulsive de la possession.

À travers sa série de films intitulée Re-interpretation for the private films (dont fait partie Berlin im winter), Ichiro Sueoka se réapproprie plusieurs petits films domestiques amateurs (home movies) pour composer des films-archives. Son but est la sauvegarde de ces courts métrages qui sont autant de témoignages d’une époque. Comprenant leur caractère historique et temporel, il leur offre une seconde chance de survivre au temps qui passe.

D’autres utilisent le found footage pour énoncer une critique à l’égard de la société, récupérant quelques plans pour effectuer un travail de montage subversif (Bienvenue ! Va crever !, en traitant de la question de la violence médiatique, évoque la société gangrenée par l'argent, la pornographie, la violence, tandis que The American Dream dénonce de façon cinglante l’hypocrisie du gouvernement américain à l’égard de la bonne conduite qu’il s’évertue à inculquer aux citoyens). D’autres encore revisitent l’une ou l’autre séquence de film pour une expérimentation purement visuelle, poétique (Papillon d’amour) ou ludique (Touche-moi pas).

Enfin, certains cinéastes s’inspirent de la démarche propre au cinéma de found footage – celle du recyclage d’images – pour s’essayer à un exercice singulièrement différent. Nijuman no borei (200.000 fantômes), par exemple, retrace, à travers une compilation de photographies, l’évolution de la ville d’Hiroshima depuis 1914 jusqu’à 2006. Quant à Osbert Parker, ses animations de morceaux de pellicule découpés rendent hommage aux classiques hollywoodiens d’une étonnante manière (Yours truly).

PROGRAMME (sous réserve) :
PAPILLON D’AMOUR, de Nicolas Provost (2003, Bel, 4’) – GRAVITY, de Nicolas Provost (2007, Bel, 6’) – NIJUMAN NO BOREI (200.000 FANTÔMES), de Jean-Gabriel Périot (2007, Fr, 11’) – UNDER TWILIGHT, de Jean-Gabriel Périot (2006, Fr, 5’) – TOUCHE-MOI PAS, de Yves-Marie Mahé (2011, Fr, 2’) – BIENVENUE ! VA CREVER !, de Yves-Marie Mahé (2001, Fr, 4’) – MÈRE JEANNE DES ANGES, de Jean-Baptiste Lenglet (2008, Fr, 8’) – TEACHING THE ALPHABET, de Volker Schreiner (2007, All, 4’) – FROM AFAR, de Volker Schreiner (2007, All, 5’) – BERLIN IM WINTER, de Ichiro Sueoka (2003, Jap, 7’) – THE AMERICAN DREAM, de Rick Romanowski (2010, E-U, 6’) – YOURS TRULY, de Osbert Parker (2006, G-B, 8’).
Durée totale : 70’

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